ZOOM sur le climat

ZOOM sur le climat

L’agriculture est aux premières loges pour subir les effets du changement climatique. L’année 2022 en est un parfait exemple, avec une sécheresse sans précédent observée à Genève qui a sévi durant l’été et l’enregistrement de températures extrêmes. Du point de vue statistique, il faut remonter à 1937 pour trouver un mois de juillet aussi sec sur notre canton. En effet, exception faite du violent orage de grêle qui a frappé la rive gauche du lac le 5 juillet, il n’est tombé aucune précipitation durant tout ce mois. Or, nos cultures sont peu adaptées à de tels extrêmes climatiques dont la fréquence est en nette augmentation. Cette année, les rendements de maïs, tournesols, pommes de terre ou soja ont été divisés par deux, voire par trois en comparaison d’une année normale. Nos éleveurs ont vu leurs prairies transformées en paillassons et ont dû puiser dans leurs réserves de l’hiver prochain pour nourrir leur bétail. Cette situation, outre qu’elle péjore le revenu des paysannes et des paysans, réduit l’offre en produits locaux pour les consommateurs. Une des clés pour limiter les effets du manque de pluie est l’irrigation. Cependant, à Genève, nous utilisons généralement, faute d’un réseau dédié à l’agriculture, de l’eau de boisson fournie par les SIG. Et elle a un coût exorbitant, sans rapport avec les gains de rendements escomptés. De plus, en raison de l’augmentation de la population et donc de la consommation d’eau, des conflits d’usage pourraient rapidement survenir. C’est pour cela que des réflexions sont actuellement en cours, pour d’une part permettre l’exploitation des nappes superficielles et à plus long terme, pour construire un réseau d’eau indépendant, destiné à l’irrigation agricole mais aussi à certains usages des collectivités (arrosage des arbres d’ornement, nettoyage des routes,). Il n’en demeure pas moins qu’il faudra trouver à l’avenir de nouvelles cultures et variétés, mieux adaptées aux climats extrêmes que nous subissons. C’est un immense défi et pour le relever, l’agriculture a besoin d’une recherche agronomique forte disposant de moyens suffisants.