ZOOM sur les conséquences de l'initiative contre l'élevage intensif

ZOOM sur les conséquences de l'initiative contre l'élevage intensif

L’initiative « NON à l’élevage intensif en Suisse » a été lancée par une association Sentience Politics, fondée en 2014 et clairement antispéciste. Sous couvert de mieux protéger la santé des animaux de rente en Suisse, elle vise à fortement réduire, voire supprimer à terme, la production et la consommation de viande dans notre pays. Son titre laisse à penser que l’élevage, tel que nous le pratiquons en Suisse, est intensif. Or, il n’en est rien ! Notre pays dispose de la loi la plus sévère au monde en matière de protection des animaux de rente et définit des effectifs maximaux de poules, porcs et veaux par exploitation agricole. Le bien-être animal est déjà au centre des préoccupations des éleveurs suisses. De plus, les normes exigées par l’initiative sont déjà proposées sur le marché avec de nombreuses marques et labels. Les consommateurs qui souhaitent aller plus loin que les normes de base ont donc déjà aujourd’hui la possibilité d’acheter des produits labellisés. Cette initiative est dès lors inutile et l’accepter signifierait la fin de la liberté de choix puisqu’’il n’y aurait plus de différenciation possible entre les modes de production et les labels, la seule norme disponible dans les commerces étant celle de Bio Suisse. L’application de l’initiative aurait pour conséquence directe une très forte réduction de l’offre en œufs et produits carnés indigènes. Or, la Suisse est déjà aujourd’hui fortement tributaire de l’étranger pour nourrir sa population avec un taux d’auto-approvisionnement global de 50%. A titre d’exemple, nous ne produisons aujourd’hui que 58% de la viande de volaille que nous consommons. En cas d’acceptation de l’initiative, ce taux d’auto-approvisionnement chuterait à 5%. Avec pour première conséquence que la volaille suisse deviendrait un produit de luxe au prix exorbitant, devenant inaccessible pour la plupart des consommateurs. Ensuite, la consommation d’œufs et de viande ne va pas diminuer comme par enchantement et il faudra avoir recours à des importations massives de l’étranger. Ici, l’initiative veut nous faire croire que la Suisse pourra interdire l’importation d’œufs et de produits d’origine animale qui ne correspondent pas au cahier des charges de Bio Suisse. C’est un leurre car la Suisse a passé de nombreux accords internationaux qui empêchent de telles restrictions. Finalement, les produits importés le seront de pays où les animaux sont moins bien traités que chez nous. Si l’effectif maximum de poules pondeuses par exploitation est de 18'000 en Suisse, il existe des élevages avec 600'000 poules en Allemagne. C’est de ce type d’élevage qu’il faudra importer nos œufs. Un bel autogoal en matière de bien-être animal !